Laser Femtoseconde

Le laser Femtoseconde a transformé la chirurgie ophtalmologique en apportant une extrême précision dans les découpes cornéennes ou celles de la capsule qui entoure le cristallin. Outil de référence dans les techniques SMILE et Lasik, cet instrument permet des gestes d’une infime précision, sans contact mécanique direct. Son fonctionnement par « photodisruption » limite les traumatismes tissulaires et améliore le confort post-opératoire. Toutefois, aussi perfectionnée soit-elle, cette technologie ne se substitue jamais à l’analyse et au savoir-faire du chirurgien. C’est lui qui pilote, ajuste et sécurise chaque intervention, pour garantir un résultat optimal au patient.

Laser Femtoseconde : principe de fonctionnement

La lumière est composée de particules appelées photons, qui se déplacent en ondes. La durée de l’impulsion lumineuse correspond au temps pendant lequel un groupe de photons est émis. Dans le cas du laser Femtoseconde, elle est extrêmement courte, de l’ordre de quelques millionièmes de milliardième de seconde (soit 10⁻¹⁵ seconde environ).

Le laser Femtoseconde génère sa lumière non pas à partir de gaz comme le faisceau Excimer, mais grâce à un cristal solide qui sert en quelque sorte d’amplificateur. La lumière ainsi produite a une longueur d’onde relativement élevée, autour de 1050 nanomètres (nm), située dans l’infrarouge. C’est bien plus que celle du laser Excimer, dont la lumière ultraviolette a une longueur d’onde de seulement 193 nm. Ainsi, puisque l’énergie transportée par une lumière donnée est inversement proportionnelle à sa longueur d’onde, le Femtoseconde est moins énergétique qu’un laser Excimer.

Pourtant, la brièveté d’émission évoquée plus haut permet de concentrer une grande quantité d’énergie sur une surface minuscule, sans diffusion de chaleur dans les tissus environnants. Ainsi, contrairement au laser Excimer qui procède par photoablation, le laser Femtoseconde a un effet photodisruptif : les tissus biologiques sont séparés mécaniquement.

Autrement dit : le laser Femtoseconde est un outil de découpe, un peu comme un bistouri minuscule et ultra précis. On estime que la précision des coupes qu’il autorise est de l’ordre de quelques microns (un micron = un millième de millimètre), avec une régularité et une reproductibilité bien supérieure à celles des instruments mécaniques.

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Laser Femtoseconde : utilisation en chirurgie réfractive  

Le SMILE est la plus récente des méthodes de chirurgie réfractive et le laser Femtoseconde en est l’outil principal. Il est utilisé pour découper dans la cornée une sorte de galette minuscule appelée « lenticule cornéen ». Une fois les coupes nécessaires réalisées, le lenticule est extrait manuellement. Selon les cas, ses caractéristiques (forme, épaisseur, orientation) permettent d’aplanir la cornée en son centre pour traiter la myopie, ou bien de lui donner un rayon de courbure constant pour corriger la vue des astigmates.

Outre le SMILE, le Lasik met aussi parfois en jeu l’utilisation d’un laser Femtoseconde avant de modifier la courbure cornéenne par photoablation. En effet, au début d’une intervention Lasik, le chirurgien découpe dans la cornée un capot, le « volet stromal », qui est ensuite basculé sur le côté pour pouvoir utiliser un laser Excimer. La création de ce volet a longtemps été réalisée manuellement avec un kératome, mais il est aujourd’hui de plus en plus souvent remplacé par un laser Femtoseconde, pour limiter les contacts mécaniques directs sur l’œil et accroître la précision du geste.

Enfin, la chirurgie du cristallin (qu’il s’agisse de traiter la cataracte ou de pratiquer un Prelex) peut mettre en jeu l’utilisation d’un Femtoseconde à deux titres. En premier lieu, il peut servir à découper la face avant de la capsule biologique qui contient le cristallin, avant de le désagréger aux ultrasons puis d’en extraire les fragments. D’autre part, dans certaines circonstances, notamment quand le cristallin est trop dur pour le désagréger totalement aux ultrasons sans risques, le laser Femtoseconde est susceptible d’être utilisé pour entamer la fragmentation.

Laser Femtoseconde : une technologie ultra-sécurisée       

Les performances du laser Femtoseconde reposent sur une combinaison de technologies optiques, mécaniques et logicielles, conçues pour assurer un déroulement optimal de l’intervention.

L’un des éléments clés est le système de contrôle par « interférométrie », qui permet de positionner le laser avec une exactitude micrométrique à l’intérieur de la cornée. Avant chaque tir, le système de calibration vérifie l’homogénéité du faisceau, la stabilité de la puissance qu’il délivre et la précision de sa localisation dans la cornée. Ces vérifications automatiques s’effectuent en ajustant en temps réel les paramètres du laser si une déviation est détectée.

D’autre part, certaines plateformes sont également équipées d’un système de stabilisation du globe oculaire par aspiration douce, qui sécurise la position de l’œil tout au long de la procédure.

Par ailleurs, le logiciel de planification permet au praticien de définir la géométrie exacte de la découpe (profondeur, diamètre, angle d’entrée) en fonction de la topographie cornéenne du patient. Et, si l’une de ces valeurs sort des limites autorisées, le système bloque l’exécution du traitement. Cette barrière de sécurité évite les erreurs de programmation et garantit que le plan opératoire reste conforme aux standards cliniques.

Enfin, l’interface utilisateur guide le chirurgien à chaque étape, via des indications visuelles et des alertes, ce qui permet un suivi rigoureux du protocole. En cas d’interruption ou de détection d’un incident, le logiciel permet de reprendre le tir sans perte de précision.

L’ensemble de ces dispositifs concourt à faire du laser Femtoseconde une plateforme hautement sécurisée et fiable, même dans les cas complexes.

Le chirurgien au cœur du traitement  

Dans une chirurgie au laser Femtoseconde, la qualité de la découpe dépend autant de la machine que des décisions du chirurgien. C’est lui qui choisit la forme, la profondeur et la géométrie de la découpe en fonction de la cornée du patient. Il positionne avec exactitude la zone de tir et ajuste les paramètres selon l’anatomie cornéenne du sujet. Que ce soit pour créer un volet en LASIK ou un lenticule en SMILE, chaque étape repose sur une lecture fine des données visuelles et biométriques. Une mauvaise indication ou une erreur d’alignement ne peuvent pas être compensées par la seule technologie. L’intervention exige donc un contrôle permanent, une adaptation aux éventuelles variations peropératoires et une expertise dans le maniement des instruments. Ainsi, si le laser automatise l’exécution du traitement, c’est le chirurgien qui en pilote chaque détail, garantissant la sécurité et la qualité du résultat.

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