Étapes opératoires
La chirurgie réfractive permet de réduire ou de supprimer la dépendance aux verres correcteurs chez les patients présentant un trouble visuel comme la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme ou la presbytie. Ce domaine regroupe plusieurs techniques opératoires, réalisées au niveau de la cornée (PKR, Trans PKR, Lasik et SMILE) ou à l’intérieur de l’œil (implants intraoculaires). Certaines mesures simples doivent être respectées avant l’intervention. Elle a généralement lieu sous anesthésie locale, ne dure classiquement pas plus de 30 minutes quelle que soit la méthode utilisée, et le patient peut ensuite regagner son domicile.
Se préparer à l’intervention
Avant l’intervention, un bilan complet permet d’écarter toute contre-indication (kératocône, sécheresse oculaire sévère, glaucome évolutif, etc.) et de définir la technique la plus adaptée au sujet.
D’autre part, avant la chirurgie, certaines précautions doivent être observées. Tout d’abord, le port de lentilles doit être interrompu plusieurs jours avant l’intervention : au moins 48 heures pour les lentilles souples et 1 à 2 semaines pour les lentilles rigides, afin de laisser la cornée reprendre sa forme naturelle.
Si un traitement préopératoire a été prescrit pour la veille et/ou le matin de l’opération (collyres antibiotiques et anti-inflammatoires), il doit bien entendu être suivi à la lettre. Par ailleurs, le jour de l’intervention, il est recommandé de ne pas se maquiller et de ne pas utiliser de crème, lotion ou parfum. De plus, il est conseillé de porter des vêtements confortables, sans fibres pelucheuses qui pourraient sinon se propager.
Enfin, quel que soit le mode de transport utilisé, il faut prévoir d’être accompagné pour rentrer chez soi après le traitement, puisque la vision est alors généralement troublée.
Le début de l’intervention
Le patient est conduit en salle opératoire stérile, vêtu d’une surblouse et de protections adaptées. Il est installé en position allongée et une désinfection rigoureuse du pourtour de l’œil est alors réalisée. Ensuite, un petit écarteur (« blépharostat ») est mis en place pour maintenir les paupières ouvertes, ce qui est totalement indolore.
L’anesthésie est locale dans la grande majorité des cas, réalisée par l’instillation de gouttes dans l’œil quelques minutes avant l’intervention (anesthésie topique). Ce mode d’anesthésie supprime la douleur tout en permettant au patient de rester conscient, ce qui facilite la coopération et la communication avec le chirurgien au cours du traitement.
Chez certains sujets anxieux, une sédation légère par voie orale ou intraveineuse peut éventuellement être proposée mais cela doit être discuté en amont de la chirurgie. Pour les interventions de nature intra-oculaire comme la pose d’implants Phake ou le remplacement du cristallin en technique Prelex, une anesthésie plus profonde peut parfois être pratiquée : instillation répétée de gouttes (anesthésie topique renforcée), voire injections autour de l’œil (anesthésie péribulbaire).
Enfin, quand un laser doit être utilisé, le chirurgien effectue un recentrage visuel en demandant au patient de fixer un point lumineux. Cette étape a pour but d’aligner parfaitement l’axe visuel avec le faisceau laser.
L’acte chirurgical
Le choix du protocole chirurgical se fait après le bilan préopératoire. Il dépend de facteurs divers : type et puissance du trouble visuel à corriger, épaisseur cornéenne, âge et attentes du patient, contre-indications éventuelles etc. Ainsi, les gestes techniques varient selon les cas, en fonction de la méthode choisie. Ils visent soit à modifier la courbure de la cornée (techniques laser), soit à introduire dans l’œil une lentille artificielle pour corriger l’amétropie (techniques implantaires).
Au cours d’une PKR, l’épithélium (couche superficielle de la cornée) est retiré, puis le laser Excimer est utilisé pour sculpter la surface du stroma (tissu localisé sous l’épithélium) selon le profil de photoablation préalablement déterminé. Le Lasik est aussi une méthode par photoablation stromale. Il démarre par la création d’un volet cornéen (ou « flap ») découpé à l’aide d’un microkératome ou d’un laser Femtoseconde. Ce capot est ensuite soulevé pour accéder au stroma et y travailler au laser Excimer.
Le principe du SMILE, une autre technique laser, est différent. Il consiste en la découpe d’un lenticule intra-cornéen au laser Femtoseconde. Ce fragment est ensuite extrait manuellement sous microscope et c’est sa forme qui permet d’apporter au patient la correction optique souhaitée.
Enfin, au cours d’une chirurgie implantaire, une lentille artificielle est insérée dans l’œil, soit devant le cristallin (implants Phake), soit en remplacement de celui-ci (Prelex). Dans les deux cas, une micro-incision cornéenne est nécessaire.
Fin de l’intervention
À la fin de l’intervention des collyres antibiotiques et anti-inflammatoires sont instillés dans l’œil. Certaines méthodes comme la PKR et le SMILE nécessitent la mise en place d’une lentille pansement qui devra être conservée quelques jours. En général, quelle que soit la méthode chirurgicale, la durée totale du traitement n’excède pas 30 minutes.
Après le traitement
Après l’opération, le patient reste quelques instants en salle de repos avant de pouvoir regagner son domicile. Les manifestations post-opératoires sont passagères et varient selon l’intervention réalisée : vision floue, picotements, larmoiement, photophobie…
Afin de prévenir les complications, un traitement local par collyres est mis en place pour quelques semaines. Il inclut classiquement des gouttes antibiotiques et anti-inflammatoires (corticoïdes) ainsi que des larmes artificielles. Des antalgiques classiques sont parfois aussi prescrits, notamment après PKR, protocole qui peut induire des douleurs modérées les premiers jours.
Le suivi post-opératoire est essentiel. Les visites de contrôle démarrent dès le lendemain de l’intervention, puis sont organisées à 1 semaine, 1 mois et, selon les cas, parfois à 3 et 6 mois. Ces consultations permettent de suivre la cicatrisation cornéenne, de vérifier la stabilité de l’implant, de contrôler l’évolution de la qualité visuelle et de s’assurer de l’absence de complications.
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