Myopie : définition
La myopie est un trouble de la réfraction qui altère la vision de loin et touche près de 40 % des Français. Ce pourcentage est en augmentation constante chez les sujets jeunes, notamment en lien avec un manque d’exposition à la lumière naturelle. Souvent héréditaire, la myopie apparaît durant l’enfance et, sans prise en charge, peut induire des complications graves. Si les lunettes ou lentilles offrent une correction efficace, la chirurgie réfractive propose aujourd’hui de nombreuses solutions de traitement, sous réserve que la myopie soit stabilisée.
Myopie : généralités
Au sein du processus complexe qu’est la fonction visuelle, la réfraction joue un rôle essentiel. Ce phénomène est assuré par la cornée et le cristallin et désigne le fait que, quand l’œil fonctionne parfaitement, les rayons lumineux qui le traversent sont déviés et convergent précisément sur la rétine, en un point unique.
Mais, la réfraction ne se fait pas toujours de manière parfaite et la myopie fait partie des troubles qui peuvent l’atteindre. En effet, chez les personnes myopes, le globe oculaire est trop long et/ou la cornée trop courbée. Quoi qu’il en soit, les rayons lumineux convergent en avant de la rétine. La puissance de ce trouble de la réfraction est mesurée en dioptries (D) et il apparaît généralement pendant l’enfance ou l’adolescence et tend à progresser jusqu’à l’âge adulte.
La conséquence directe de la myopie est une mauvaise vue de loin, tandis que la vision de près reste nette. Parfois, la vision intermédiaire peut être plus ou moins affectée selon le degré de myopie. On parle de myopie faible (inférieure à 3D), modérée (entre 3 et 6D), ou forte (au-delà de 6D).
En France, on estime que plus de 40 % de la population est atteinte de myopie. Ce pourcentage est depuis quelques années en forte hausse chez les enfants et les jeunes adultes, notamment dans les zones urbaines et en lien avec un mode de vie pauvre en exposition à la lumière naturelle.
Quand elle n’est pas prise en charge chez l’enfant, la myopie peut progresser et s’aggraver. Le déclenchement d’une amblyopie est par ailleurs possible ainsi que d’autres complications, y compris chez l’adulte, en particulier un glaucome ou un décollement de la rétine.
Myopie : quels sont les facteurs de risques ?
Aspects génétiques
La myopie est souvent d’origine familiale. Plusieurs gènes influençant la croissance du globe oculaire ont en effet été identifiés. Ainsi, lorsque l’un des parents est myope, le risque pour l’enfant d’être atteint est doublé. Et, si les deux parents sont atteints, il est multiplié d’un facteur 6, voire davantage.
Aspects congénitaux
Certaines myopies sont présentes dès la naissance. Elles peuvent être isolées ou associées à des malformations oculaires ou syndromes génétiques rares. Ces myopies congénitales, souvent fortes, nécessitent une prise en charge précoce pour éviter un retard du développement visuel ou une amblyopie.
Facteurs environnementaux et hygiène de vie
Le mode de vie joue un rôle majeur dans le développement de la myopie. Ainsi, le temps prolongé passé sur les écrans ou à lire de près sans pauses sont des facteurs aggravants.
Le manque d’exposition à la lumière naturelle fait aussi partie des facteurs de risques. A l’inverse, une exposition quotidienne à la lumière extérieure (au moins 2 heures par jour) semble protéger contre l’apparition et la progression de la myopie, en favorisant la production de dopamine.
Sur-utilisation d’écrans et manque d’activités extérieures expliquent donc la progression de la myopie chez les sujets jeunes. Il est estimé qu’en France, la moitié des individus âgés de 10 à 39 ans sont myopes et, aux États Unis, 42% des 5-19 ans sont atteints de ce trouble de la vision. La situation est suffisamment préoccupante pour que l’Organisation Mondiale de la Santé ait tiré la sonnette d’alarme en 2015.
Myopie : prise en charge par le port de verres correcteurs
La myopie peut être corrigée efficacement par le port de lunettes ou de lentilles de contact. Ces dispositifs permettent de recentrer l’image sur la rétine et de restaurer une vision nette de loin. Le choix dépend des préférences du patient, de son âge et de son mode de vie.
Les verres utilisés pour corriger la vue des myopes sont concaves (verres « divergents »). Ils sont plus minces au centre qu’en périphérie. Leur rôle est de diverger les rayons lumineux avant qu’ils ne pénètrent dans l’œil, afin de décaler le foyer optique vers l’arrière, directement sur la rétine. Cela compense la convergence excessive liée à la longueur trop importante du globe oculaire ou à la cornée trop bombée chez le myope.
Les lentilles de contact, plus proches de l’œil que les lunettes, offrent un champ de vision plus large et sont très utilisées pour les activités sportives ou en cas de forte correction requise.
Correction de la myopie par chirurgie réfractive
Au-delà de la solution classique par le port de verres correcteurs, la chirurgie réfractive propose aujourd’hui un large éventail de traitements de la myopie.
Les techniques laser sont généralement envisagées en première intention, qu’il s’agisse de méthodes photo-ablatives au laser Excimer (PKR ou Lasik) ou de la découpe d’un lenticule cornéen au laser Femtoseconde (SMILE).
Lorsqu’un traitement au laser n’est pas envisageable, à cause d’une contre-indication comme une cornée trop fine ou quand la myopie à traiter est trop puissante, la pose d’implants Phake constitue une alternative thérapeutique intéressante. Le principe est alors d’insérer une lentille artificielle entre l’iris et le cristallin. Enfin, pour traiter la myopie, l’extraction et le remplacement de ce dernier par un implant peut aussi être pratiquée. Cette technique est applicable chez des patients jeunes au cristallin encore clair (Prelex) ou chez ceux, plus âgés, atteints de cataracte ou proches de l’être.
Qu’il s’agisse de traitement laser ou d’implant, la chirurgie ne peut être pratiquée que chez les sujets dont la croissance est terminée et dont la myopie est stabilisée. Ainsi, en pratique, il est d’usage de ne traiter que les patients de 22 ans ou plus et qui n’ont pas eu à changer de verres correcteurs au cours des 2 dernières années.
Découvrez aussi
TROUBLES DE LA VISION
CHIRURGIE RÉFRACTIVE
TECHNIQUES CHIRURGICALES
0 commentaires