Astigmatisme : définition
L’astigmatisme est un trouble visuel fréquent et généralement causé par une courbure irrégulière de la cornée. Cette déformation empêche les rayons lumineux de converger en un point unique sur la rétine. Ainsi, cette affection induit une vision floue de près comme de loin, et elle est de plus fréquemment associée à de la myopie ou de l’hypermétropie. Souvent d’origine héréditaire, l’astigmatisme nécessite une correction adaptée pour éviter des complications, en particulier chez l’enfant. Lunettes, lentilles ou chirurgie réfractive permettent aujourd’hui une prise en charge efficace et personnalisée.
Astigmatisme : généralités
L’œil contient deux lentilles naturelles : la cornée et le cristallin. Elles permettent de dévier les rayons lumineux qui traversent le globe oculaire pour qu’ils se rejoignent en un seul point localisé exactement à la surface de la rétine. Ce phénomène est désigné par le terme « réfraction ».
Mais, la réfraction ne se fait pas parfaitement chez tous les individus et l’astigmatisme est un défaut optique causé par une irrégularité de courbure de la cornée, parfois du cristallin. Chez la plupart des astigmates, au lieu d’être parfaitement sphérique, la cornée présente une forme torique, un peu comme un ballon de rugby. Cela provoque une déviation inégale des rayons lumineux, qui ne convergent pas en un point unique sur la rétine, mais en plusieurs foyers distincts, selon les axes de vision. L’image perçue est alors déformée ou floue, aussi bien de loin que de près. De plus, bien qu’il puisse être isolé, l’astigmatisme est souvent associé à une myopie ou une hypermétropie. Il s’agit alors d’astigmatisme « composé ».
L’astigmatisme est dit faible si sa puissance n’excède pas 1 dioptrie (D). Au-delà, on parle d’astigmatisme modéré (entre 1 et 2D) ou fort (plus de 2D). En France, on estime qu’environ 15 à 20 % de la population présente un astigmatisme cliniquement significatif.
L’astigmatisme non corrigé provoque un inconfort permanent, de la fatigue visuelle, des maux de tête, et impacte de manière négative toutes les activités, notamment l’apprentissage scolaire chez les enfants. De plus, chez ces sujets jeunes, sans correction précoce, l’astigmatisme peut évoluer vers une amblyopie (« œil paresseux »). Il s’agit d’une complication grave qui peut déboucher sur la perte définitive de la vision d’un œil. Elle est difficile à rattraper après l’âge de 7 ou 8 ans.
Astigmatisme : quels sont les facteurs de risques ?
Aspects génétiques
La forme et la courbure de la cornée sont en partie sous la dépendance de facteurs génétiques. Ainsi, l’astigmatisme présente une composante héréditaire : lorsque l’un ou deux des parents sont astigmates, les enfants ont un risque accru de développer ce trouble, souvent dès l’enfance.
Aspects congénitaux
Sans être héréditaires, certains astigmatismes sont présents dès la naissance. Ils peuvent être isolés ou associés à des malformations oculaires congénitales, comme un kératocône débutant.
Facteurs environnementaux et hygiène de vie
L’influence de l’environnement sur l’astigmatisme est plus limitée que pour d’autres troubles visuels, notamment la myopie, mais certains éléments peuvent pourtant jouer un rôle indirect. Ainsi, les traumatismes cornéens, les cicatrices ou les infections (kératites) sont susceptibles de modifier la courbure de la cornée.
De même, le port prolongé de lentilles de contact mal adaptées peut induire une déformation cornéenne. Enfin, les frottements excessifs des yeux, fréquents chez les enfants ou les sujets allergiques, sont suspectés de favoriser l’apparition de certaines formes d’astigmatisme, voire d’un kératocône.
Astigmatisme : prise en charge par le port de verres correcteurs
L’astigmatisme peut être corrigé par le port de lunettes ou de lentilles. Les verres correcteurs utilisés sont dits « toriques ». Ils sont conçus pour corriger les variations de puissance réfractive selon les différents méridiens de l’œil. Plus précisément, les verres toriques présentent une courbure asymétrique, adaptée à l’axe précis de l’astigmatisme du patient.
Ces dispositifs permettent de focaliser les rayons lumineux en un point unique sur la rétine, donc de compenser l’irrégularité de la courbure cornéenne et d’améliorer ainsi la netteté des images perçues, quelle que soit la distance d’observation.
Puisque l’astigmatisme est un défaut « axial », sa correction optique nécessite un alignement parfait des verres. C’est ce qui explique que les montures rondes sont fortement déconseillées chez les astigmates (risque de rotation des verres) et que les lentilles toriques sont d’une certaine façon « lestées », pour assurer leur maintien dans le bon axe.
Correction de l’astigmatisme par chirurgie réfractive
Pour les patients qui souhaitent s’affranchir du port de verres correcteurs, la chirurgie réfractive propose aujourd’hui différents modes de prise en charge définitive de l’astigmatisme.
Le Lasik et la PKR sont des méthodes laser par photoablation. Elles mettent en jeu l’utilisation d’un laser Excimer appliqué au niveau du stroma, la couche cornéenne intermédiaire, pour modifier la courbure de la cornée et lui donner la forme d’une portion de sphère. Pour sa part, le SMILE, autre technique laser, se base sur la découpe puis l’extraction d’un lenticule cornéen pour apporter la correction nécessaire. Le laser utilisé est alors différent : faisceau Femtoseconde et non pas Excimer.
Bien que les méthodes laser soient généralement recommandées en première intention chez les patients jeunes, elles ne sont pas toujours applicables. En effet, certains sujets peuvent présenter des contre-indications à ce type de traitements. Chez d’autres, l’astigmatisme est trop puissant pour qu’une chirurgie laser s’avère suffisamment sûre et efficace.
Dans ces différents cas, c’est la prise en charge de l’astigmatisme par pose d’implants qui doit être envisagée. Il en existe deux catégories, qui diffèrent par leur localisation.
Les implants Phake sont insérés devant le cristallin, en arrière de l’iris. C’est une méthode séduisante, car complètement réversible : elle ne nécessite l’ablation d’aucune structure oculaire et ces lentilles artificielles peuvent être retirées sans problème si nécessaire.
La seconde catégorie d’implants est constituée de ceux qui sont introduits en remplacement du cristallin, après extraction de ce dernier. Selon les cas, elle est pratiquée sur un cristallin clair (« Prelex ») ou devenu opaque, pour soigner du même coup la cataracte du patient.
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