Chirurgie réfractive : suis-je éligible ?

La chirurgie réfractive permet de corriger les troubles de la vision comme la myopie, l’astigmatisme, l’hypermétropie et la presbytie. Ces interventions ont pour objectif de réduire, voire de supprimer, le besoin d’utilisation de lunettes ou de lentilles. Grâce au large éventail de techniques existantes, la plupart des patients peuvent aujourd’hui être traités. Cela étant dit, l’éligibilité à un protocole de chirurgie réfractive n’est pas systématique. Elle dépend d’un ensemble de facteurs ophtalmologiques, médicaux et personnels, évalués lors d’un bilan préopératoire rigoureux : pour pouvoir être opéré, un certain nombre de conditions doivent être remplies.

Une correction visuelle stable

L’un des premiers critères d’éligibilité concerne la stabilité de la correction. La chirurgie réfractive n’est indiquée que si le trouble visuel est stable depuis au moins 2 ans. Cette condition garantit que la correction obtenue ne sera pas remise en cause par une évolution naturelle du défaut de vision, notamment chez les jeunes adultes.

Ainsi, des changements fréquents de lunettes, par exemple en cas de progression de la myopie, constituent une contre-indication temporaire à toute intervention. En effet, cette instabilité réfractive entraînerait certainement un résultat visuel insatisfaisant, voire une nécessité de retouche précoce.

C’est pourquoi le chirurgien vérifie la stabilité de la réfraction du patient à l’aide de mesures précises lors du bilan préopératoire, en comparant les prescriptions précédentes. Dans certains cas, une surveillance de quelques mois supplémentaires peut être recommandée avant de valider l’intervention. 

Seule exception à cette règle : la presbytie, qui évolue naturellement avec l’âge mais n’empêche pas la réalisation d’un traitement adapté dès lors que les attentes sont bien définies.

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Un état de santé oculaire et général compatible

Une chirurgie réfractive ne peut être envisagée que si l’œil et l’état de santé général du patient sont compatibles avec l’intervention. Plusieurs conditions doivent pour cela être réunies.

Santé cornéenne et biomécanique

De nombreuses techniques (Lasik, PKR) ont pour principe de modifier la forme de la cornée. Celle-ci doit donc être suffisamment épaisse et régulière. Une cornée trop fine, irrégulière ou présentant un début de kératocône contre-indique le laser. Le risque est sinon de voir se développer une ectasie cornéenne post-opératoire.

Pour évaluer cela, le chirurgien s’appuie sur la topographie, la pachymétrie et parfois la tomographie cornéenne. Si la morphologie de la cornée n’est pas favorable, d’autres options peuvent être envisagées, comme la pose d’implants Phakes.

 

Absence de pathologie oculaire évolutive

Un œil sain est bien sûr une condition indispensable à la pratique d’une intervention. Les maladies oculaires actives ou non stabilisées sont des contre-indications : glaucome mal contrôlé, sécheresse oculaire sévère, décollement de rétine, DMLA, uvéites, etc.

Ainsi, l’examen préopératoire inclut une analyse du segment antérieur et postérieur, un fond d’œil, une mesure de la pression intraoculaire et un test du film lacrymal.

 

Absence de contre-indications générales

Certaines maladies systémiques ou situations médicales limitent l’accès à la chirurgie réfractive : lupus, polyarthrite, diabète non équilibré, grossesse, allaitement, traitement à base de corticostéroïdes ou encore antécédents de cicatrisation anormale. Ces facteurs sont recherchés en consultation. Si besoin, un avis spécialisé peut être requis.

Une anatomie oculaire compatible

Au-delà de la cornée, d’autres éléments anatomiques influencent la faisabilité d’une chirurgie réfractive. En premier lieu, la taille de la pupille en condition mésopique (faible lumière) doit être mesurée. En effet, des pupilles très larges peuvent favoriser l’apparition de halos ou d’éblouissements nocturnes après traitement. Si c’est la pose d’implants Phakes ICL qui est envisagée, la chambre postérieure de l’œil (espace compris entre l’iris et le cristallin) doit être suffisamment profonde.

Ces différents paramètres sont mesurés à l’aide d’appareils spécialisés (OCT, aberrométrie, topographes). Néanmoins, une incompatibilité anatomique n’exclut pas toute chirurgie, mais doit orienter vers une technique mieux adaptée.

 

L’âge et les attentes du patient

L’éligibilité dépend aussi de l’âge et des attentes visuelles du patient. La chirurgie est généralement réservée aux adultes de plus de 22 ans, lorsque la vision est stabilisée. Chez les patients plus âgés, notamment après 45 ans, la presbytie doit être prise en compte dans le choix de la technique.

Par ailleurs, les attentes du candidat à un traitement doivent être réalistes : aucune technique ne garantit a priori une vision parfaite en toutes circonstances, même si cela peut être le cas. Ainsi, une bonne compréhension des bénéfices, des limites et des effets secondaires potentiels est essentielle.

Enfin, certains métiers (aviation, armée, police…) imposent des normes précises de vision post-opératoire, qui peuvent influencer la stratégie thérapeutique. Le chirurgien adapte donc la proposition chirurgicale aux activités du patient, en l’informant clairement des compromis possibles.

Le rôle fondamental du bilan préopératoire

Tous les éléments qui précèdent mettent en avant l’importance de la phase préopératoire et du bilan réalisé. C’est l’étape déterminante pour évaluer l’éligibilité à la chirurgie réfractive et elle nécessite la réalisation de nombreuses mesures. Elles incluent notamment une réfraction complète (avec et sans cycloplégie), une topographie et une tomographie cornéenne, l’évaluation de la qualité du film lacrymal, l’examen de la chambre antérieure et du fond d’œil ainsi qu’une mesure de la pression intraoculaire et du diamètre pupillaire.

Mais, avant d’envisager une intervention, il convient aussi de cerner les attentes du patient, son mode de vie, ses activités (sports pratiqués et profession) et ses motivations. À partir de cette évaluation plurifactorielle, le chirurgien peut alors recommander une technique spécifique (Lasik, PKR, SMILE, implants Phakes, Prelex) ou, au contraire, déconseiller une intervention si les conditions ne sont pas réunies.

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