Hypermétropie : définition

L’hypermétropie est un trouble visuel qui est dû à un œil trop court ou à une puissance réfractive insuffisante. Sa conséquence principale est une mauvaise vision proche. Cependant, de nombreux sujets hypermétropes compensent spontanément leur trouble visuel grâce aux capacités d’accommodation du cristallin, ce qui explique que cette affection soit souvent découverte tardivement, au moment où apparaît la presbytie. Chez l’enfant comme chez l’adulte, l’hypermétropie non prise en charge peut induire des complications graves.  Sa correction repose sur le port de verres convergents ou sur une intervention de chirurgie réfractive, par laser ou implants selon les cas.

Hypermétropie : généralités  

La cornée et le cristallin sont les deux lentilles convergentes naturelles de l’œil. Ce duo assure la « réfraction », terme qui désigne le phénomène au cours duquel les rayons lumineux qui traversent l’œil sont déviés, pour se rejoindre exactement à la surface de la rétine, en un seul point. Cependant, la réfraction n’est pas toujours parfaite et l’hypermétropie est l’un des troubles qui peuvent l’affecter.

Ce défaut visuel se caractérise par le fait que les rayons lumineux ne convergent pas directement sur la rétine, mais en arrière de celle-ci. Cela se produit lorsque le globe oculaire est trop court, ou que la puissance réfractive de l’œil est insuffisante. La conséquence directe est une mauvaise vision de près, la vue de loin ou à distance intermédiaire étant parfois aussi atteinte.

Cependant, bon nombre d’hypermétropes encore jeunes compensent leur trouble visuel en jouant inconsciemment des capacités d’accommodation du cristallin. C’est ce qui explique que l’hypermétropie est souvent découverte tardivement, vers 45 ans, à l’âge où la presbytie se déclenche et auquel l’accommodation commence à se faire de moins en moins bien.

La puissance de l’hypermétropie se mesure en dioptries (D). On distingue les hypermétropies faibles (jusqu’à 2D), modérées (entre 2 et 4D), et fortes (au-delà de 4D). En France, environ 9 à 13 % de la population présente une hypermétropie cliniquement significative. Puisque leur croissance n’est pas terminée et que leur globe oculaire n’a pas atteint sa taille définitive, les enfants sont souvent hypermétropes, mais ce défaut se corrige fréquemment avec l’âge. La détection précoce de l’hypermétropie est cependant essentielle pour, si nécessaire, mettre en place une correction optique via des lunettes, afin d’éviter des difficultés d’apprentissage scolaire ainsi que l’apparition d’une amblyopie.

Chez l’adulte, l’hypermétropie peut aussi être à l’origine de complications graves. Ainsi, non pris en charge, ce trouble de la vision peut faciliter l’apparition d’un glaucome aigu, augmentation de pression intra-oculaire potentiellement à l’origine de lésions graves du nerf optique et pouvant aboutir à une perte partielle ou totale de la vue.

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Hypermétropie : quels sont les facteurs de risques ?

 

Aspects génétiques

L’aspect héréditaire de l’hypermétropie existe mais est toutefois modéré. Lorsqu’un parent est hypermétrope, il est vrai que le risque pour l’enfant est augmenté, mais la transmission génétique est cependant bien moins marquée que pour la myopie.

 

Aspects congénitaux

L’hypermétropie est classique chez les nourrissons, car leur globe oculaire est encore court. Elle diminue généralement avec la croissance. Néanmoins, certaines formes congénitales importantes persistent à l’âge adulte. Des pathologies oculaires rares (microphtalmie, anomalies de la chambre antérieure) peuvent aussi entraîner une hypermétropie sévère dès la naissance.

 

Facteurs environnementaux et hygiène de vie

L’influence de l’environnement sur l’apparition de l’hypermétropie est limitée. Autrement dit, l’environnement ne crée pas l’hypermétropie, mais il peut révéler ou aggraver ses manifestations. Ainsi, une fatigue oculaire importante lors d’efforts visuels soutenus peut révéler une hypermétropie latente. Par ailleurs, un éclairage insuffisant lors du travail de près, une mauvaise posture ou un usage excessif d’écrans peuvent accentuer les symptômes fonctionnels.

Hypermétropie : prise en charge par le port de verres correcteurs

Comme pour les autres troubles de la réfraction, la correction de l’hypermétropie par le port de lunettes ou de lentilles de contact est un choix fréquent. Les verres utilisés sont dits « convergents » : ils sont de forme convexe, plus épais au centre qu’en périphérie.

Ces caractéristiques permettent de commencer à dévier les rayons lumineux avant qu’ils ne pénètrent dans l’œil, et donc de compenser son pouvoir réfractif trop faible. Le but est de ramener le point de convergence à la surface de la rétine et non plus en arrière de celle-ci. Cela réduit donc la fréquence de sollicitation du cristallin et la fatigue visuelle due à des efforts excessifs d’accommodation.

Correction de l’hypermétropie par chirurgie réfractive

Pour les patients qui souhaitent s’affranchir du port de verres correcteurs, la chirurgie réfractive offre aujourd’hui une palette étendue de solutions pour corriger l’hypermétropie.

Parce qu’elles ne consistent pas en des interventions intra-oculaires, les méthodes laser sont celles considérées en première intention. Le principe est alors d’accentuer la courbure de la cornée pour renforcer le pouvoir réfractif de l’œil. Cela se fait par photoablation du stroma, la couche cornéenne intermédiaire, à l’aide d’un laser Excimer. Deux protocoles opératoires sont alors envisageables : le Lasik et la PKR.

Cependant, si le patient présente une contre-indication à une chirurgie laser, par exemple une cornée trop fine, ou que son hypermétropie est trop puissante, la pose d’implants s’impose comme solution alternative de traitement.

Il peut alors s’agir d’implants Phake. Ce sont des lentilles artificielles introduites dans la chambre oculaire postérieure, espace situé derrière l’iris et devant le cristallin. L’intérêt de cette technique est qu’elle est purement additive donc totalement réversible. Ainsi, les implants Phake peuvent être facilement retirés si nécessaire, le patient retrouvant alors la vue qui était la sienne avant l’intervention.  

Chez certains sujets, il est préférable de procéder à l’extraction du cristallin et de le remplacer par une lentille artificielle. C’est en particulier le cas lorsque la profondeur de la chambre oculaire postérieure est insuffisante pour y mettre en place un implant Phake, mais aussi chez les patients de 60 ans ou plus, atteints de cataracte ou chez qui l’apparition de ce trouble est imminente.

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